A l’occasion de la journée internationale du droit à la vérité, célébrée le 24 mars, l’école EPSI s’est intéressée à une question hautement importante, à savoir celle de la désinformation et des fake news. Dans un monde de plus en plus digitalisé et de plus en plus dépendant des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle, du big data, etc., les fake news sont un véritable fléau, et pour cause. Ils provoquent des tensions sociales, influencent les décisions des électeurs, nuisent à la réputation des entreprises et des personnes, et peuvent même conduire à des conflits armés entre les nations. Eclairage !
À mesure que les élections européennes approchent, les GAFAM et autres géants du web sont très attendus sur la question de la lutte contre la désinformation. Mais malgré tous les moyens logistiques et financiers dont ils disposent, ces mastodontes peinent à endiguer ce phénomène. Et pour cause, les fact-checking sont toujours effectués par des humains ayant la lourde tâche de vérifier les contenus un par un. A titre d’exemple, Facebook emploie des milliers de modérateurs dont l’unique mission consiste à nettoyer la plateforme des fake news et autres contenus indésirables.
Mettre en place une solution technologique semble être plus pratique, d’autant plus que cela permettrait d’éviter les erreurs de jugement auxquelles les modérateurs humains restent tout le temps exposés. Les efforts s’intensifient en Europe et dans d’autres pays du monde pour mettre au jour des solutions logicielles à même de lutter plus efficacement contre la désinformation.
L’intérêt est notamment focalisé sur l’intelligence artificielle et les réseaux neuronaux, entre autres. A terme, ces outils devraient être de précieux soutiens aux professionnels de l’information et de la communication, mais également au grand public, dans leur combat contre les fausses informations et autres rumeurs nuisibles.
Aux Etats-Unis, les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), en partenariat avec le Qatar Computing Research Institute, ont mis au point un système de Machine Learning capable de vérifier la crédibilité des sources d’informations complètes. L’objectif étant de déterminer les sources les plus susceptibles de publier des informations fallacieuses et de récidiver, puis de les classer en fonction de leur taux de pertinence et de leur ligne éditoriale, entre autres facteurs.
En France, un sondage Odoxa Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, publié en janvier 2019, révèle que 50% des Français qualifient les fake news de problème «très important» et 88% apportent leur soutien à la loi visant à les combattre en période électorale, votée par le Parlement en 2018. Des solutions émergent donc pour tenter de contenir ce problème. Citons à titre d’exemple les logiciels mis au point dans le cadre du projet ContentCheck, lancé en 2016, destinés aux journalistes, ou encore un logiciel qui simplifie l’accès aux données de l’Insee.
Un autre projet élaboré entre les murs de l’Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires vise à traquer les fausses informations et dénicher leur provenance automatiquement. L’algorithme identifie dans un premier temps un certain nombre de critères qui lui permettent par la suite d’améliorer le tri pour atteindre un taux de réussite supérieur à 80%.
Le proverbe « une image vaut 1000 mots » n’a jamais été aussi pertinent qu’aujourd’hui. En effet dans la guerre de désinformation, l’image s’avère une arme redoutable qui peut entraîner des dégâts colossaux. Un réseau de neurones est entrainé par l’équipe de Vincent Claveau à repérer les images quasi similaires en comparant des représentations vectorielles. Cette opération vise notamment à identifier l’existence d’éventuelles zones modifiées ou retouches. Toujours en s’appuyant sur le deep learning, l’équipe décontextualise les images, en analysant leurs caractéristiques et les textes qui les accompagnent.
Enfin, Adobe, le propriétaire de Photoshop, l’outil informatique de référence en matière de création et traitement d’images, entraîne à son tour une IA à détecter les manipulations d’image pour lutter contre la désinformation.
L’EPSI, école d’ingénierie informatique, propose aux passionnés d’informatique des programmes de formation qui les préparent à devenir des experts en la matière. L’école dispense une pédagogie innovante qui intègre des outils numériques visant à approfondir les connaissances grâce au e-learning.