Focus sur StopCovid, l’application de traçage numérique

Le point sur l'application StopCovid avec l'EPSI

StopCovid est une application de traçage numérique qui agite les débats au sien de la sphère politique et de la société civile en France. Son développement se heurte notamment à de nombreuses problématiques d’ordre technique mais soulève également des questions relatives aux libertés individuelles. L’application StopCovid sera testée à partir du 11 mai dans la perspective de la lancer le 2 juin, pour la deuxième phase du déconfinement.

Le fonctionnement du traçage sur smartphone

La technologie de traçage par mobile, basée sur les puces Bluetooth des téléphones portables, a fait son apparition très récemment. Sa première utilisation à grande échelle a été initiée suite à la propagation de la pandémie du Covid-19. Le traçage par mobile permet notamment de tenir un journal des personnes croisées en les enregistrant de manière anonyme via un identifiant régulièrement renouvelé.

Cela permet aux autorités sanitaires d’intervenir dès qu’une personne est déclarée positive au Covid-19 en récupérant les identifiants anonymes du journal et, par la même, des contacts croisés. Ceux-ci recevront une notification qui les alerte d’un potentiel contact avec le virus dans les 14 précédents jours. Dès lors, la mesure de se placer en quarantaine pour se faire dépister devient une exigence. Notons que tous les projets similaires, qui sont en cours actuellement dans le monde, s’inspirent du traçage par mobile, notamment avec l’application Trace Together mise en place à Singapour.

Un conglomérat pour éviter la solution d’Appel et Google

Pour développer StopCovid, l’application de « contact tracing », la France s’est associée à un projet européen qui englobe l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). L’équipe du projet regroupe ainsi Capgemini, l’Anssi, l’Inria, l’Inserm, Withings, Orange, Dassault Systèmes, Lunabee Studio et Santé Publique France. Ce conglomérat permet à l’Etat français de se libérer de la contrainte d’utiliser l’infrastructure technique décentralisée mise au point par Apple et Google.

En effet, les deux firmes américaines bloquent pour l’instant toute autre option. Et pour cause, l’utilisation du Bluetooth sur les Smartphones se heurte à des obstacles en matière de sécurité et d’économie d’énergie. Si les dernières versions d’Android imposent des restrictions sur l’utilisation du Bluetooth, les téléphones Apple ne le permettent tout simplement pas. Ces contraintes obligent ainsi les utilisateurs d’une application de contact tracing à garder leur écran allumé pour que le Bluetooth continue de fonctionner.

Pour des raisons de souveraineté, et notamment pour faire face à l’absence de neutralité des terminaux, la France a choisi de développer son propre protocole centralisé, baptisé ROBERT.  Dans ce sens, Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique, avait indiqué au Journal du Dimanche que le gouvernement est toujours « en discussions avec Apple » afin de rendre le Bluetooth accessible en permanence.

Apple ne fera pas d’exception pour la France

Apple n’a jamais accordé de passe-droit aux gouvernements. Citons l’exemple du gouvernement étasunien qui a, à maintes reprises, réclamé le déverrouillage d’iPhone dans le cadre d’enquêtes pour actes de terrorisme, sans pour autant réussir à faire fléchir l’entreprise nord-américaine. Si Apple donne accès à sa pile Bluetooth, cela pourrait poser des problèmes de sécurité, d’interconnexion et de maîtrise avec le système de santé. Face à ce constat, il est difficile d’imaginer qu’Apple puisse faire une exception en accédant à la demande de la France, alors même qu’une solution internationale existe et fonctionne.

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Publié le 27.05.2020 - Actus France
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