La France est en plein essor dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Le président Emmanuel Macron a annoncé, le 29 mars 2018, au Collège de France, à Paris, lors de la conférence « AI for Humanity », un plan de 1,5 milliard d’euros pour concrétiser sa vision visant à faire de l’Hexagone un leader mondial de la recherche et de l’innovation en matière d’IA. Comment compte-t-il y parvenir ? Les détails !
Pour permettre à la France de se positionner sur ce domaine aujourd’hui dominé par les Etats-Unis et la Chine, il faut un investissement lourd, des instituts spécialisés, des scientifiques et des chercheurs français et étrangers, mais pas que. Il va falloir mettre l’accent sur la question de l’éthique et de l’open data. « Le timing ne pouvait pas être mieux choisi », déclare Alessandro Curioni, vice-président Europe et directeur d’IBM Research à Zurich, en Suisse, qui a assisté à la conférence. « Nous sommes inondés de données et nous n’arrivons tout simplement pas à suivre. La seule réponse est l’IA », affirme-t-il.
Les nouvelles mesures du gouvernement s’appuient en grande partie sur les recommandations formulées dans un rapport présenté par le mathématicien français et médaillé Fields, Cédric Villani, député du groupe politique de Macron. Ce dernier n’a pas retenu la suggestion de Villani de doubler les salaires des scientifiques en début de carrière pour rendre les emplois de recherche universitaire plus attrayants, mais une bonne partie du plan du président vise à enrayer l’hémorragie des chercheurs talentueux qui quittent la France.
Le plan comprend un programme national de recherche qui sera dirigé par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA). Sur le 1,5 milliard d’euros alloué à ce plan, 400 millions d’euros seront dédiés aux appels à projets, ainsi que 100 millions d’euros pour aider des entreprises en démarrage. Le président français compte sur les entreprises privées pour apporter les 500 millions restants.
Plusieurs entreprises, dont Microsoft et Fujitsu, ont annoncé de nouveaux investissements en France à l’occasion du discours de Macron. DeepMind, une société londonienne d’intelligence artificielle acquise par Google en 2014, a déclaré qu’elle ouvrirait prochainement un centre à Paris dédié à la recherche en IA, machine learning, deep learning et reinforcement learning. « Paris est en train de devenir un lieu majeur de recherche en intelligence artificielle et en machine learning », a déclaré Rémi Munos, un scientifique français de DeepMind, qui dirigera le laboratoire de Paris.
La France a besoin de talents dans les nouvelles technologies, notamment l’IA. L’EPSI, forte de son expérience en matière de formation à l’ingénierie et aux services informatiques est bien placée pour participer à ce projet d’envergure, en préparant des profils dotés des savoirs et savoir-faire recherchés par les employeurs.