Après avoir suscité de nombreuses levées de bouclier, le ministère de l’Intérieur s’était montré réceptif « à la nouvelle rédaction de l’article 4 qui permet de créer des contraintes à l’appel d’air supposé sur les rançongiciels ». En effet, ce texte de loi a subi des modifications substantielles.
Bien que le terme de « rançon » soit effacé de ce texte de loi, le nouveau dispositif vient élargir le cadre d’application à l’ensemble des attaques informatiques, dont les rançons. Quant au remboursement des cyber-rançons par les assureurs, il est désormais conditionné au dépôt d’une plainte et non à une pré-plainte, et ce, au plus tard 72 heures après la constatation de l’infraction.
Notons que le délai de dépôt de plainte envisagé était de 48 heures. En l’étendant à 72 heures, les députés accordent plus de souplesse aux entreprises ayant subi des
cyberattaques.
Par ailleurs, les termes « pertes et dommages » viennent remplacer la notion de « dommages causés ». Cela permet d’inclure de manière subtile les pertes d’exploitation subies par l’entreprise victime de cyberattaques. Il convient de souligner que ces dispositions s’adressent uniquement aux entreprises et non aux particuliers.
Le député de la majorité, Mounir Belhamiti, estime que cette nouvelle mouture permet : « de préciser les conditions de prise en charge par les assurances des risques de cyberattaques », et qu’elle encourage les victimes « à porter plainte rapidement si elles veulent pouvoir prétendre à une indemnisation ».